Au cœur de Vazerac, en Tarn-et-Garonne, l’ébéniste Julien Hardy défend et transmet une passion dont beaucoup de savoirs se perdent avec le temps. L’an dernier, l’un de ses meubles a été sélectionné dans le top 25 mondial d’une célèbre revue spécialisée australienne. Du 5 au 7 avril, il ouvre son atelier et son showroom au public dans le cadre des journées européennes des métiers d’art.
Dans le cadre des journées européennes des métiers d’art, qui auront lieu du 2 au 7 avril, l’ébéniste Julien Hardy ouvrira les portes de son atelier*, situé en plein cœur de Vazerac. Ici, dans un bazar très organisé où flottent logiquement des effluves de bois et autres vernis, trônent une scie vieille de 125 ans, des rabots, feuillerets ou ciseaux à bois datés pour certains de 1870. « Je m’en sers encore régulièrement pour créer des moulures ou des portes cannelées, par exemple. Car on l’oublie mais le plus simple, c’est de faire à la main », glisse l’expert.
À l’heure, à l’ère de l’avènement du mobilier de masse, l’ébéniste d’art a choisi sa marque de fabrique. Dans chacune de ses œuvres – le terme n’étant pas galvaudé –, les assemblages sont apparents. Les tenons et mortaises ou queues-d’aronde font ainsi partie intégrante de ses meubles. « Avant, on les cachait, alors que c’est un travail de malade ! La seule défense de l’ébénisterie c’est le design mais surtout, la qualité. Nos meubles peuvent durer des millénaires alors que chez certaines enseignes, ils sont inutilisables dès lors qu’on les a bougés deux fois », observe Julien Hardy.
Un style « hyper-épuré »
« Hormis cette petite obsession des assemblages, je ne pensais pas avoir de style en particulier. Mais on me dit que mon travail est reconnaissable de suite. Mes meubles sont hyper-épurés, presque austères. Et j’essaie de rééduquer l’œil aux mouvements du bois », poursuit-il. Même les puristes décèleront l’influence Shaker, Bungalow ou Prairie, des courants très en vogue en Amérique-du-Nord. Forcément, cet homme dont la mère est une Montalabaise fière de l’être avait choisi de s’établir à Montréal.
Concepteur et directeur artistique dans le monde de la publicité pendant une vingtaine d’années, il en a eu « assez d’être inutile en ce bas monde ». « Même si j’étais grassement payé », se marre-t-il. « Je ne savais pas me servir de mes mains autrement que pour déplacer une souris d’ordinateur. » Et c’est complètement par hasard qu’il débute des cours du soir pour apprendre à travailler le bois. Il achète de vieux outils sur E-bay, se plonge dans des livres spécialisés et c’est parti. On est au début des années 2000 et Julien Hardy ne décrochera plus jamais. En 2018, il choisit de remettre le cap en Tarn-et-Garonne, où il garde des attaches familiales, et se fixe dans ce joli petit village du Quercy blanc.
Il expose régulièrement à Lauzerte, créé des armoires, buffets ou structures de canapé qu’il envoie aux quatre coins de la France et perfectionne son art avec des essences de chêne, noyer et parfois, de frêne ou de hêtre qu’il glane dans une scierie lotoise. « Il m’a fallu 10 ans pour scier correctement », confie Julien Hardy, très attaché à la notion de transmission.
Une nécessaire transmission
« J’anime des temps de formation d’ébénisterie manuelle et on doit être quatre ou cinq à le faire en France… Je vois beaucoup d’ateliers sans le moindre ciseau à bois ou rabot alors que c’est gage de flexibilité et de précision. Aujourd’hui, c’est un peu la passion VS la production… », observe celui qui travaille avec l’organisme de formation toulousain PassPassion et qui apparaît sur l’annuaire officiel des métiers d’art de France.
« La qualité de l’enseignement diminue et les savoirs se perdent avec le temps. Il faut apprendre à parler aux outils : comparé au bruit des machines, le rabot est un chuintement. C’est la réponse du bois à chaque centimètre. » Ce langage, Julien Hardy le clame haut et fort lors des salons Fragments, qui rassemblent les métiers d’art d’Occitanie, ou du concours « Ateliers d’art de France ».
Sélection dans le top 25 mondial
L’an dernier, son cabinet à liqueurs « Nature contre Nature », confectionné avec un tronc de cerisier d’un jardin de Vazerac et un chêne teinté local, a été sélectionné dans le top 25 du concours mondial d’ébénisterie « Maker of the year », de Wood Review, en Australie.
Le Tarn-et-Garonnais tentera de réitérer en 2024 avec « Forêt noire », un buffet qui a pris forme grâce à du chêne de marais fossile, ce qui lui confère cette couleur résolument moderne. En façade, Julien Hardy a joué avec des essences d’amarante et de buis pour créer une série de tableaux en marqueterie et des lamelles colorées que l’on peut assembler selon ses envies. Ou comment marier l’utilitaire à une esthétique inédite. « C’est une tentative de styliser une forêt. Je voulais quelque chose d’interactif. Pour maintenir la passion, je me lance de nouveaux défis. Toujours plus fous, toujours plus difficiles. »
*3 rue Antoine-Perbosc – 82220 Vazerac. Ouverture au public du 5 au 7 avril, de 10 heures à 19 heures. Contact : julienhardyebeniste.fr
Au programme des journées des métiers d’art en Tarn-et-Garonne
C’est un hymne au patrimoine vivant. Du 2 au 7 avril, les journées européennes des métiers d’art (Jema) seront fêtées aux quatre coins du pays. En Tarn-et-Garonne, Lauzerte s’affiche en tête de file de l’événement mais des professionnels accueilleront le public dans tout le département. Voici un aperçu, donc non exhaustif, du programme*.
Lauzerte. Du 2 au 5 avril, la mairie s’associe aux Jema avec l’opération « Place aux métiers d’art ». Entre 40 et 50 artistes proposent un parcours dans les rues de la cité médiévale. Vannier, enlumineur, relieur, graveur, tourneur sur bois, sculpteur, joaillier et bijoutier, ébéniste, photographe, modiste, maroquinier, verrier, luthier, mosaïste, coutelier, potier, émailleur, ornemaniste, marqueteur ou encore, feutrier, calligraphe, tailleur de pierre, sellier harnacheur, forgeron, brodeuse, émailleuse, « ennoblisseur » textile et tisserand : c’est un panel hors du commun qui sera à découvrir. En outre, deux visites guidées gratuites sont organisées depuis la place des Cornières. Inscriptions : s.communal@lauzerte.fr ou 05 63 94 66 54.
Montauban. Au moins trois structures s’ouvrent au public : l’atelier Poetis pour le tissage (12 rue de l’Hôtel-de-Ville) ; le CréAtelier (1 rue Princesse) pour du rempaillage de chaises en tissus torsadé, de la ferronnerie, du tissage, modelage de bijoux, de la teinture à l’indigo ou de la menuiserie ; et l’atelier Cycles Miel d’Ours (265 chemin de Rouges) pour la fabrication et la restauration de véhicules de collection.
Montech. Le collectif NectArt (5 boulevard de la République) est mobilisé autour de la décoration, de l’agencement et de l’architecture d’intérieur. L’atelier Emilie Cruzel (860 avenue d’Auch) présentera son travail d’ébénisterie contemporaine.
Bruniquel. Le souffleur de verre Yoann Agostinho ouvre les portes de son atelier (364 route Georges-Gandil) tout comme la couturière Anne-Marie Laval (rue du Château).
Saint-Antonin-Noble-Val. L’atelier-galerie La Sève (21 rue Droite) propose une initiation au Kintsugi, un art japonais qui invite l’observateur à voir la beauté dans l’imperfection des objets.
Septfonds. « De la paille, une tresse, un chapeau » (rue de Strasbourg) organise des démonstrations de tressage et Angeline Félicité Prudence, ouvrière chapelière, animera une visite théâtralisée, intitulée « De l’or au bout des doigts », depuis la Maison des mémoires (15 rue des Déportés). Enfin, l’ébéniste Rémy Soulier exposera son mobilier au design contemporain.
Caussade. L’espace scénographique « L’Épopée chapelière » (Carré des chapeliers) est en accès libre et l’art du formier, cet artisan qui sculpte des blocs en bois de tilleul servant de moule pour la réalisation de tout type de chapeau, est à découvrir à l’atelier du 37 rue de la République. Enfin, la chapellerie Willy’s Paris (63 avenue du Général-Leclerc) est en mode portes ouvertes.
Montpezat-de-Quercy. Démonstration de création d’une tapisserie à l’atelier de la licière (20 rue de la République) avec Janine Dassonval.
Négrepelisse. Le coutelier Thierry Raynal (2 730 route d’Albias) présente son métier de taillandier qui a quasiment disparu de nos jours.
Roquecor. Présentation et exposition de gravures sont au programme pour Florence Sagittario, installée rue du Plateau.
Auvillar. L’office de tourisme des Deux Rives (4-6 rue du Couvent) accueille quatre artisans d’art français qui perpétuent l’art plumaire en France.
*Tous les rendez-vous et horaires sont à retrouver sur www.journeesdesmetiersdart.fr
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