Inaugurée le 15 juillet 2024, l’unité de soins palliatifs, qui compte 6 lits, entend promouvoir et faire reconnaître les soins verts comme une composante à part entière de l’offre thérapeutique en Belgique. En clair, les plantes, avec leurs couleurs et leurs parfums, ont ce pouvoir de soigner, certes pas le cancer, mais le cerveau et l’âme. Pour le Dr Hélène Tilleul, les soins palliatifs ne sont plus ce qu’ils ont été. « Cen’est plus le lieu d’une fin de vie immédiate. Nous accueillons des patients fragiles, mais dont le pronostic n’est pas forcément court. » On parle de soins continus, supportifs ou encore de répit. Et de rappeler que L’Acacia travaille la qualité de vie plutôt que la quantité des jours. « On ne sait peut-être plus guérir un patient de son cancer (car trop avancé), mais on sait soigner les symptômes d’inconfort apparents et améliorer l’état clinique. On n’arrête rien ici », affirme-t-elle dans un grand sourire dédramatisant l’approche du dernier souffle.
Des réconciliations et des aurevoirs
Le personnel de L’Acacia, tout en soignant, œuvre à mettre de la vie dans les jours qui restent, un objectif qui passe par le jardin et la nature, ces réservoirs sensoriels et de beauté infinis. Jusqu’aux derniers moments, les plantes et les arbres, ces monuments ancestraux, titillent les sens et, ce faisant, permettent à quiconque de se sentir vivant, fût-ce par des interstices ou les fines nervures d’une feuille.
Le jardin en construction comprendra plusieurs zones: une en forme d’oasis d’émerveillement. Une autre dédiée au recueillement et une dernière spécifiquement thérapeutique, écrin à des activités adaptées aux besoins de chaque patient. Le projet est co-construit par l’ASBL Therra, reconnue pour son expertise en hortithérapie. « Les jardins changent en fonction des publics. Celui de l’Acacia est fragilisé. C’est pour ça que nous avons voulu y faire exploser la vie par une diversité de plantes, aromatiques et arbustives », souligne Anne-Claire Orban.
Au sein de L’Acacia, le Dr Tilleul et son personnel assistent, quand le rideau va bientôt tomber, à des moments forts de cœurs qui se serrent et se déchirent sous des orages d’émotion. Des réconciliations et des au revoir, qui durent le temps, très compté, de croire que ce n’est peut-être pas l’argent et l’injustice qui mènent le monde mais l’amour.
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