Dans son atelier de Montignac, d’autres planches ont pris la place de celles qui peupleront en mai prochain une des chapelles latérales de Notre-Dame de Paris, après sa réouverture prévue les 7 et 8 décembre. « Ça ne laisse que quelques mois, un délai très court pour les peintres d’icônes qui prennent le relais », avoue Charles-Emmanuel…
Dans son atelier de Montignac, d’autres planches ont pris la place de celles qui peupleront en mai prochain une des chapelles latérales de Notre-Dame de Paris, après sa réouverture prévue les 7 et 8 décembre. « Ça ne laisse que quelques mois, un délai très court pour les peintres d’icônes qui prennent le relais », avoue Charles-Emmanuel Guise, l’ébéniste charentais à la tête du dernier atelier français de bois d’icône, qui a livré fin octobre huit supports destinés à des artistes iconographes de toute la France mais aussi d’Alep, en Syrie, et de Beyrouth, au Liban. « Des iconographies qui représentent les églises chrétiennes primitives », détaille l’artisan, aidé de son fils Baudouin, très fier de participer à « ce chantier symbolique et forcément exceptionnel ».
Un travail de l’ombre pour ce professionnel, fort d’un gros millier de clients, qui avait repris en 2021 le savoir-faire ancestral transmis par Paul Van Nyverseel. Qui le sait ? Le bois qui sert de support aux peintures d’icônes est presque aussi bichonné que les Saints de l’Eglise. « Il doit pouvoir durer des centaines d’années, avance même Charles-Emmanuel Guise, en montrant le bois de tilleul brut qui lui sert de base. Un bois blanc très stable et très utilisé en sculpture car il ne se fend pas et n’est ni ligneux, ni résineux, ni tanique. »
« Je fournis un peu l’équivalent du papier Canson pour l’aquarelliste. »
Un bois de niche, difficile à trouver. « C’est très paradoxal : les industriels ne déplacent pas de grumier pour récupérer du tilleul, dont le bois est par ailleurs à peine bon pour faire des cagettes. Du coup, il est très rare et très cher, raconte l’ébéniste qui travaille avec la scierie Joslet, à Chasseneuil-sur-Bonnieure. Elle m’a déjà mis de côté du tilleul dont je me servirai dans trois ans. »
Fait exceptionnel : les huit planches d’icônes de 55 x 71 cm qu’il a livrées aux iconographes sont toutes issues du même arbre. « Le bois vieillira ainsi de manière homogène, glisse l’artisan. Un ébéniste doit apprendre à jouer avec le bois et anticiper la façon dont celui-ci va bouger dans le temps. Savoir lire dans le bois est un travail invisible, celui que je préfère dans mon métier. »
L’école de l’humilité
Charles-Emmanuel Guise en sait quelque chose, lui qui est charpentier de métier et est devenu ébéniste pour travailler à domicile et profiter de sa famille, son épouse et leurs sept enfants. En Belgique, en Angleterre ou aux États-Unis, il s’est fait un nom en fabriquant le reliquaire du cardinal anglais Newman, béatifié par le pape Benoît XVI. « Une carte de visite exceptionnelle », confiait, en 2021 à CL, cet artisan très croyant, qui a réalisé de multiples objets religieux, reliquaires, crosses d’évêques, croix ou mobilier liturgique dans sa carrière.
Pas le genre à s’en glorifier pour autant. Charles-Emmanuel Guise préfère l’école de l’humilité. « Je fournis un peu l’équivalent du papier Canson pour l’aquarelliste, confie l’ébéniste de Montignac. Je n’ai d’ailleurs pas été choisi parce que je suis le meilleur mais parce que je suis le seul en France à fabriquer les planches d’icônes. » Un savoir-faire qu’il est en train de transmettre à son fils Baudouin, 16 ans, en seconde aujourd’hui.
Transmission
C’est lui qui a enduit les toiles recouvrant les supports en tilleul. « Un mélange de 300g de colle de peau de lapin et de 300g de blanc de Meudon que j’ai repassé douze fois, détaille le lycéen qui a bien l’intention de devenir lui-même artisan plus tard. Avec mon père, j’apprends à travailler de mes mains, à être précis dans mes gestes. J’aime la rigueur et le travail de la matière. » Une transmission en forme de plaidoyer contre la séparation absurde et méprisante faite en France entre travail manuel et intellectuel.
« On a besoin de gens intelligents dans l’artisanat. Ici, on n’est pas chez Ikéa : les clients me paient pour faire des erreurs qui sont autant d’occasions de se remettre en question et de s’adapter à la manière », reprend Charles-Emmanuel Guise, dont la mission obéit au même principe que les anciens carreaux de ciment teintés dans la masse. « Le bois bouge dans le temps mais l’image doit se déformer en même temps que le bois, sans jamais se fendre. »
Pas le seul défi pour l’ébéniste, qui travaille aujourd’hui sur huit « kivots ». « Des coffrets en chêne qui devraient servir à la fois de présentoir, de vitrine et de protection pour les futures icônes. Une opportunité extraordinaire de travailler avec le designer du mobilier liturgique de Notre-Dame », reprend l’artisan, dont le savoir-faire, comme celui des iconographes, sera inauguré au printemps prochain.
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