CC-TILLEUL-BOURBEUSE

Tilleul-Bourbeuse; archives et conservations, A SAVOIR ET RETENIR.

Parcs et jardins : un art de vivre à la française

Derrière le grand portail, un rideau de feuillages laisse entrevoir le château. Ceint d’un mur de pierre, le domaine de Neuvic d’Ussel comporte une vaste demeure Restauration flanquée d’une tour, et un parc : six hectares de verdure, en plein cœur du bourg de Neuvic, en Corrèze. Labellisé « Jardin remarquable » et « Arbre remarquable de France », inscrit au titre des Monuments historiques, il a reçu de nombreux prix. Pourtant, ce printemps, les visiteurs manquent à l’appel : le mauvais temps, lié au phénomène de la « goutte froide » en France, a eu raison de leur curiosité. Qu’importe : au domaine, après trois années de sécheresse consécutives, la pluie est accueillie avec joie.

Visiter l’arboretum • Ouvert au public du 15 juillet au 31 août, tous les jours sauf le jeudi, de 14 h à 20 h (dernière entrée à 18 h 30). • Visite guidée à 14 h 30, d’environ deux heures. Jeux à la disposition des enfants, sous la surveillance de leurs parents (un étang est à proximité). 2, avenue des Marronniers, 19160 Neuvic www.larboretum-neuvicdussel.com Contact : 06 73 96 48 45 ; contact@larboretum-neuvicdussel.com

Trois continents s’y côtoient

En s’avançant dans les allées sinueuses, on découvre un parc à l’anglaise, tout en courbes et contre-courbes, où l’étang, le kiosque et le château jouent à cache-cache. Passant de la prairie aux sous-bois, de la châtaigneraie aux bords de l’eau, la promenade semble un voyage. L’arboretum, initié par Jean-Hyacinthe d’Ussel dans les années 1830, puis enrichi et entretenu par les générations successives, jusqu’aux soins amoureux de Béatrix, gestionnaire du domaine depuis le décès de son époux Patrick, en 2005, est une œuvre d’art de très longue haleine. Trois continents s’y côtoient : l’Europe, bien sûr, avec ses essences traditionnelles ; l’Amérique, dont de nombreuses espèces ont été importées par Jean-Hyacinthe ; l’Asie, introduite plus récemment par Béatrix. En une vingtaine d’années, l’arboretum est ainsi passé d’environ 150 à 350 variétés d’arbres : une collection exceptionnelle.

Sous un fugace rayon de soleil, les feuillages luisent en des camaïeux de vert où contraste la forme ovoïde du hêtre pourpre. Si tout semble harmonieux et spontané, rien n’est pourtant laissé au hasard : le parc a retrouvé son plan d’origine grâce au paysagiste Laurent Berthelier, en collaboration avec la maîtresse des lieux. Le long du mur, la grande allée mène à des sous-bois de résineux odorants. Des fabriques – ces petites constructions d’agrément qui donnent un but à la promenade – parsèment le domaine : la source aux bambous, le kiosque en bardeaux de châtaignier reconstruit grâce à d’anciennes photographies et aux souvenirs d’« oncle Jean », une volière, la croix érigée à l’emplacement où Jean-Hyacinthe succomba à une attaque… Un superbe tilleul cordata bicentenaire, ceint d’une triple couronne de buis, surplombe l’allée et ouvre une perspective sur la demeure. La pyrale, cet insecte nuisible, sensible à la rudesse du climat, n’y a pas fait trop de dégâts. Dans les sous-bois, un ancien verrou marque l’emplacement de la porte dérobée par laquelle le beau-père de Béatrix, résistant et chef de l’armée secrète de Corrèze, fuyait dans le maquis à l’arrivée des Allemands.

Un peu plus loin, un extraordinaire cyprès de Lawson s’est développé en huit troncs – un central entouré de racines drageonnantes – formant une cathédrale végétale unique. Des générations d’enfants y ont joué, trouvant dans ses branches des escaliers naturels et y construisant leurs cabanes perchées. Aux confins du parc, une voûte de chèvrefeuille de Maack, telle une nef, ouvre sur un déambulatoire de viornes de Prague : dans ce lieu refuge, propice au recueillement, un oratoire dédié à sainte Anne, patronne des familles de Béatrix et de son époux, a trouvé place. Sur un tronc, une prière pour les familles écrite par l’oncle Jean est proposée à la méditation du visiteur. Les sources, abondantes, favorisent l’extraordinaire richesse arboricole du lieu, et ce, malgré la diminution des pluies. Avec les tempêtes de 1982 et de 1999, le parc a perdu de nombreux arbres, mais des individus remarquables ont traversé les siècles. Dans les sous-bois, un séquoia géant, introduit vers 1865, parmi les premiers en Europe, mesure 45 mètres de haut (l’équivalent d’un immeuble de quinze étages) pour 10,70 mètres de circonférence : l’un des plus gros de France. Dans la prairie, un immense tulipier de Virginie, haut de 36 mètres, est littéralement couvert de milliers de fleurs parfumées : une espèce qui, pour fleurir, doit atteindre 20 ans. Un bourdonnement continu signale l’intense activité des insectes. Des essences rares s’épanouissent, comme un parasol du Japon ou un métaséquoia, arbre sacré découvert en Chine, près des temples, par des explorateurs au milieu du XXe siècle : l’oncle Jean l’a autrefois rapporté des États-Unis, dans une valise – en toute illégalité…

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Patrick et Béatrix d’Ussel ont établi une chapelle à la mémoire de leur fils Guillaume.

« Jardiner, c’est d’abord observer »

Si les abords du château sont impeccablement tenus, la prairie est laissée en friche en attendant l’unique fauchage de l’année, permettant ainsi aux fleurs de s’égrener et aux insectes de butiner. Le parc est en effet entré dans une démarche écologique dès 2015 : seuls sont employés des produits naturels ou admis en agriculture biologique, comme le compost, le broyat maison et la bouillie bordelaise. Béatrix désigne un gros châtaignier au tronc fendu et aux branches rares : « Ce vieil arbre, on me dit souvent de l’enlever. Mais je ne veux pas : on a besoin de tout le monde, des jeunes comme des vieux. Il est utile aux insectes. » « Jardiner, c’est d’abord observer. » La maîtresse des lieux fait référence à Gilles Clément, auteur du concept de « jardin en mouvement ». Car tout change sans cesse dans la nature, au rythme des jours et des saisons, et il faut accompagner et conduire ce changement… « N’en déplaise à certains écologistes, si on ne l’entretient pas, la nature laissée à elle-même se transforme en un espace inhabitable, inextricable : ce n’est plus un jardin, c’est la jungle ! » La mission n’est pas sans peine : si l’arboretum est entouré de soins, il est aussi la cause de soucis. Sous l’effet des changements climatiques, la sécheresse et les tempêtes devenues récurrentes ont mis les arbres à rude épreuve. Certains sont morts, d’autres ont été affaiblis. Il faut parfois couper ou abattre avant que la situation ne devienne dangereuse. Et replanter, en tenant compte de cette évolution.

« Auparavant, je plantais des arbres déjà grands, explique Béatrix, mais à présent, je les plante très jeunes, car ils s’acclimatent mieux et ont plus de chance de résister. » Il a fallu également modifier les essences : certaines espèces exotiques, auparavant inexistantes dans nos contrées, conviennent mieux aux nouvelles conditions climatiques. « Tout ne peut pas rester figé, il faut savoir s’adapter ; j’ai dû le démontrer à la Direction régionale des affaires culturelles et ils ont fini par me donner raison », raconte celle qui a aussi le goût du changement. Car, souligne-t-elle, « rien ne sert de se battre contre la nature : on peut y mettre beaucoup d’énergie et beaucoup d’argent, mais à la fin, c’est elle qui a le dernier mot ». Une souplesse qui n’est pas sans rappeler celle du roseau de La Fontaine, ployant pour mieux résister à la tempête.

« Ils entrent avec curiosité et repartent émerveillés ! »

Au bord de l’eau, un cyprès chauve de Louisiane expose à l’air libre ses racines pneumatophores (aériennes) : celles-ci contribuent à consolider les berges. D’où qu’on le contemple, impossible de voir entièrement l’étang, d’un quart d’hectare seulement : sa forme originale, en goutte d’eau aplatie, ses contours floutés par la végétation, ajoutés au miroitement de l’eau, lui donnent un aspect insaisissable. Les visiteurs, essentiellement des familles avec enfants – ravis des jeux disposés dans le parc – et des passionnés, souvent âgés, « sont des gens sympathiques, constate la châtelaine, comme tous ceux qui aiment les jardins ». Sensibles à la beauté du lieu, « ils entrent avec curiosité et repartent émerveillés ! »

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