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INFOGRAPHIE. Abattages d’arbres : avant les Chronolignes, d’autres projets polémiques en Sarthe

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Les arbres ont-ils leur place dans les villes et villages ? Reconnus pour leur rôle dans la biodiversité, le stockage de carbone, l’ombre et la fraicheur qu’ils procurent… Ils ne sont pourtant pas toujours les bienvenus en milieu urbain.

Pour éviter les accidents, la propagation de maladies ou d’espèces nuisibles, réaménager l’espace public ou privé, certains arbres doivent être coupés. Des arguments quelquefois contestés par des citoyens, qu’ils soient élus ou réunis en collectifs.

Chronolignes : « nécessaire au projet »

Au Mans, début 2024, le projet de Chronolignes, qui verra le remplacement de tous les arbres avenue Bollée, a réveillé les contestataires.
Un abattage « nécessaire au projet » selon les élus de la majorité municipale. Ils mettent en avant l’état de santé des arbres, qui pourrait, d’ici 10 ans, se dégrader davantage.

Les arbres de l'avenue Bollée au Mans doivent être abattus lors du chantier des Chronolignes.
Les arbres de l’avenue Bollée au Mans doivent être abattus lors du chantier des Chronolignes. ©Maxime DAVOUST/Actu Le Mans

Un peuplier tombe sur le tramway

Pour étayer ces propos, Stéphane Le Foll, le maire du Mans et président de Le Mans Métropole, a d’ailleurs évoqué la chute spectaculaire d’un peuplier sur une rame de tramway, lors de la tempête Ciaran… Tout en rappelant que, précédemment, des écologistes dénonçaient la destruction d’arbres, sur ce même secteur, pour le projet de centre commercial.

Actu Le Mans revient sur quelques autres abattages qui ont fait polémique, ces dernières années (infographie et liste ci-dessous), en Sarthe.

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Au Mans, un arbre est tombé sur une rame de tramway, bloquant le trafic.
Au Mans, un arbre était tombé sur une rame de tramway, lors de la tempête Ciaran. ©Maxime DAVOUST/Actu Le Mans

Une manifestation contre le chantier

Dans le quartier Prémartine, de nombreux arbres avaient été rasés (130 sur un total de 158) lors du chantier d’un lotissement. Des militants avaient organisé une manifestation pour protester, en octobre 2019.

L’un des rescapés, un séquoia haut de 25 mètres, dont les racines étaient attaquées, était encore menacé, en septembre 2023.

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Bois du Fouillet : l’abandon du projet après mobilisation

À l’inverse, promis à la disparition, le bois du Fouillet, dans les quartiers sud du Mans, a été finalement sauvé grâce à la mobilisation des défenseurs des arbres et des riverains.

L’abandon du projet de 535 logements a été annoncé en novembre 2022.

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Débat autour d’espèces protégées

Toujours près du Mans, en février 2023, des arbres avaient été abattus le long du Boulevard Nature. Selon des élus écologistes (EELV), il s’agissait d’arbres accueillant des espèces protégées. Une conseillère communautaire et municipale évoquait même un « massacre d’arbres ».

Stéphane Le Foll avait contesté ces accusations.

Malgré la formation d’un collectif, le lancement d’une pétition, et un référé devant le tribunal administratif, les 14 tilleuls qui entouraient l’église de Sillé-le-Philippe, dans le Nord Sarthe, ont été abattus pour laisser place à un projet de réaménagement total du bourg.
Malgré la formation d’un collectif, le lancement d’une pétition, et un référé devant le tribunal administratif, les 14 tilleuls qui entouraient l’église de Sillé-le-Philippe, dans le Nord Sarthe, ont été abattus pour laisser place à un projet de réaménagement total du bourg. ©Echo sarthois – Carine Robinault

 Un « assassinat » autour de l’église

Dans certains cas, les travaux sont perçus comme une bonne occasion ou un mauvais prétexte, selon les opinions, de se débarrasser les arbres.

Ailleurs en Sarthe, à Sillé-le-Philippe, un collectif criait carrément « à l’assassinat », autour de l’église, en 2021.

Les 14 tilleuls, 80 ans au compteur, avaient dû plier face au réaménagement du bourg.

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Les arbres de la place de l'Hôtel de Ville avaient été rasés, lors du chantier de réaménagement. Capture d'écran
Les travaux du centre-ville avaient nécessité la destruction des arbres également sur la place Lemonnier, à Château-du-Loir. Capture d’écran ©Le Petit Courrier-L’Echo de la Vallée du Loir

« Je ne tiens pas à me retrouver en prison »

En mai 2013, le chantier de la place de l’Hôtel de Ville et de la place Lemonnier avait métamorphosé le centre de Château-du-Loir. 

« 80 % des arbres de la commune sont malades et doivent être abattus », signalait l’ancien maire, Michel Auville (décédé en 2014). « Je ne tiens pas à me retrouver en prison si l’un d’entre eux tombe sur quelqu’un ! »

Les tilleuls et d’énormes platanes avaient été tronçonnés et remplacés par d’autres essences.

Les choix entrepris par les élus municipaux de l’époque avaient été cependant critiqués plus tard par leurs successeurs.

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« Une aberration environnementale »

À Sablé-sur-Sarthe, du côté de la gare, un projet porté par la communauté de communes était considéré par des opposants comme « une aberration environnementale ». Un square et six arbres devaient disparaitre au profit d’un bâtiment tertiaire, la Virgule.
Ce tiers-lieu économique sera en fin de compte repensé pour être installé sur un autre site.

Virgule manifestation Sablé-sur-Sarthe
Lors d’une manifestation contre le projet de la Virgule, près de la gare à Sablé-sur-Sarthe. ©Julie HURISSE/Les Nouvelles de Sablé

Une peupleraie détruite… à cause des corbeaux

« Nous devons faire ce choix pour des raisons évidentes », commentait la maire de Beaumont-sur-Sarthe, Lea Duval, en 2023. La peupleraie rue de l’Airel avait été détruite… pour résoudre les nuisances avec des corbeaux !

La battue avec l’appui de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ayant donné un résultat mitigé, la municipalité avait pris une décision radicale, mais néanmoins concerté après avis du Conseil d’architecture d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE), de la Ligue de la Protection des Oiseaux (LPO) et de l’ONFCS.

La mort d’un vieux chêne du parc

Toucher aux plantes n’est pas toujours bien vu, y compris dans les jardins publics.

Un conseiller de l’opposition, à Sablé-sur-Sarthe, s’était interrogé après la mort d’un vieux chêne dans le parc du château, « pour des questions de sécurité », en octobre 2022.

Quelques semaines plus tôt, en août; une grosse branche d’un tilleul, à proximité d’une boulangerie, était tombée, sans causer de dégâts. Dès le lendemain, l’arbre était abattu sans sommation.

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« Les arbres risquent de casser à tout moment »

« Éviter les accidents », c’était aussi l’argument avancé pour justifier cet arrachage de peupliers, le long de la rue du Québec à Sablé, en 2021. Plusieurs d’entre eux étaient déjà tombés depuis le début de l’année. À leurs pieds, la haie champêtre devait être « embellie ».

L’éradication d’autres peupliers, ceux du plan d’eau de Saint-Rémy-du-Val, a fait réagir des habitants, en 2021.

« Arrivés à maturité, les arbres risquent de casser à tout moment », avait expliqué la maire, promettant d’en replanter sur les berges.

21 peupliers ont été abattus, le long de la rue du Québec à Sablé-sur-Sarthe.
21 peupliers ont été abattus, le long de la rue du Québec à Sablé-sur-Sarthe. ©Les Nouvelles de Sablé

Près d’une cité scolaire

À La Flèche, en 2019, près de la cité scolaire Bouchevreau, 250 arbres ont été rasés, sur plus d’un hectare.

« Des arbres et des branches sont tombés en mai et juin 2018 », justifiait le maire, Guy-Michel Chauveau. Un diagnostic de l’ONF avait révélé des signes de maladies.

La mairie avait prévu, dans un premier temps, de transformer la parcelle en prairie fleurie, puis d’en faire, à long terme, une sorte d’arboretum.

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Certaines souches présentent des signes de fabiblesse.
Certaines souches, près de la cité scolaire, présentaient des signes de faiblesse. ©Les Nouvelles / Maxime Davoust

Des déboisements soumis à autorisation

Les coupes peuvent aussi susciter l’étonnement, hors agglomération. Près de Sablé, à Parcé-sur-Sarthe, de nombreux arbres avaient été abattus, début 2023, dans un bois « classé ».

Le maire s’en était expliqué, rappelant que la loi le permettait… Mais avec obligation de reboisement, naturel ou non.

Un « Mois de la nature en ville »

En plus de la réglementation nationale, il existe des mesures locales.
Sur la métropole du Mans, les propriétaires ont désormais la possibilité de protéger leurs arbres qu’ils considèrent « remarquables », ayant une valeur historique, naturelle ou patrimoniale.

Pour poursuivrez la réflexion, le 4 avril 2024, Le Mans lancera la première édition du « Mois de la nature en ville ».
Au programme : expositions, conférences, balades commentées et ateliers gratuits et ouverts à tous sur inscription.

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