« À l’heure des départs pour la Lune, les habitants de Clavarette veulent tout simplement aller rendre visite à leurs morts et payer leurs impôts sans avoir à accomplir une prouesse civique supplémentaire ». Ces mots, qui concluent le reportage paru dans La Tribune – Le Progrès du mardi 8 juin 1965, résument le problème que rencontrent une partie des habitants de la commune de Malvalette, totalement enclavés du fait d’une route quasiment impraticable.
Ces habitants, ce sont ceux du haut de la commune, notamment des hameaux de Clavarette, Le Mas, Le Cros et La Visa. Ce jour de juin 1965, ils ont convié Gabriel Rolle, journaliste au sein de notre rédaction, pour lui faire part de leur mécontentement. Si seulement 5 kilomètres séparent Le Mas du bourg de Malvalette, « chaque fois qu’un déplacement s’impose, il se transforme en voyage ».
« À chaque enterrement, le corbillard doit emprunter un invraisemblable détour par Rozier-Côtes-d’Aurec, Saint-Maurice-en-Gourgois, Le Pertuiset et Aurec-sur-Loire ». Soit pas moins de 35 kilomètres !
« 2 kilomètres à faire gémir les carrosseries »
Sur l’itinéraire, 1,5 kilomètre ont été aménagés, élargis et empierrés en 1958. « Puis, dans l’effrayante montée, succèdent deux kilomètres à faire gémir les carrosseries les plus robustes et où seules les 2CV conservent le droit de passage ». On trouve alors une partie qualifiée de « bourbeuse », à laquelle succède une portion creusée d’ornières « où le facteur accomplit, chaque jour de pluie, une odyssée zigzagante ».
« Si la route était carrossable, on pourrait y passer le chasse-neige, le médecin venant de Saint-Bonnet-le-Château ou d’Aurec-sur-Loire pourrait intervenir sans encombre, le laitier passerait pour le ramassage, le boulanger et l’épicier apporteraient la nourriture, l’inséminateur et le vétérinaire pourraient rapidement soigner les bêtes », regrette la poignée d’habitants de ces hameaux. Ou plutôt devraient on dire, de ces « écarts ».
Les trois élus « d’en haut », face aux six élus « d’en bas »
Ils sont d’autant plus amers que certains d’entre eux ont consenti à céder des terrains ou des bois pour permettre l’élargissement de la route.
Le problème réside en réalité dans une question financière. La commune de Malvalette, 329 habitants à l’époque, n’a pas les moyens de réaliser ces travaux trop onéreux. Une situation que ne peuvent que constater les trois élus du « haut » de la commune : « Bien sûr ils sont trois, mais ils ne peuvent rien contre les six autres d’en bas », regrettent certains des « oubliés de Malvalette » lorsqu’ils sont interrogés par notre journal.
Au point de vouloir la disparition de Malvalette
L’exaspération est telle, sur ce plateau entre Haute-Loire et Loire, que certains en viennent à espérer une fusion des communes pour faire changer les choses. « Malvalette pourrait être rattachée facilement à Bas-en-Basset. Les Mas, Clavarette, Clavière, Le Cros et La Visa, ayant des relations plus faciles avec Rozier-Côtes-d’Aurec où se fait tout leur commerce, verraient d’un bon œil leur rattachement avec cette commune ».
Notre reporter Gabriel Rolle s’interroge alors : « Mais pourquoi bouleverser des frontières millénaires lorsqu’une solution toute simple existe . Trois kilomètres à niveler et élargir, six kilomètres à goudronner, ce n’est pas la mer à boire ». La raison finira d’ailleurs par l’emporter, et quelques années plus tard, le « haut » de Malvalette obtiendra enfin sa route.
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