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Derrière l’ordinateur à double écran d’Antoine Boss, une impressionnante collection de manettes de jeux vidéo, exposée le long du mur. « Je les collectionne », explique le jeune homme de 35 ans, qui a toujours vécu à Saint-Ouen-du-Tilleul (Eure) et y a créé son entreprise, Gloupy, en 2017.
Passionné de manettes
Ce sont ces manettes, des plus anciennes aux plus récentes, qui l’ont inspiré et lui ont donné l’envie de lancer son projet. « J’ai toujours bricolé, je construisais tout ce qui me passait par la tête », confie-t-il.
Il a un jour l’idée de reproduire la mythique manette de la NES, la première console conçue par Nintendo en 1983, et d‘en faire une table. Pour reproduire à la perfection la manette, Antoine doit prendre précisément les mesures grâce à un pied à coulisse qui ne le quitte jamais. Il doit ensuite multiplier ses mesures selon la taille de l’objet voulu, et recréer les éléments de décor de la manette, sur une planche en bois. « Les premières versions, aujourd’hui je leur trouve plein de défauts ! C’est en faisant qu’on s’améliore. » Il vend ses premières tables sur Etsy, une plateforme en ligne de produits artisanaux. C’est sur ce site qu’il rencontre ses premiers clients et expédie ses premières commandes.
Une Game Boy XXL
Après les tables uniquement décoratives, Antoine crée du mobilier « jouable ». Il reproduit une manette, puis y insère une partie électronique -et se sert des connaissances acquises pendant son bac pro sciences et technologies industrielles- pour pouvoir relier la manette qu’il a construite avec le jeu vidéo, via le Bluetooth.
En plus des tables « manettes », Antoine crée aussi d’énormes Game Boy à accrocher au mur. En plus de reproduire cette première console portable, qui date de 1989, le bricoleur insère des écrans et une carte électronique, sur laquelle les joueurs peuvent ajouter leurs jeux préférés.
Sur la Game Boy XXL, les joueurs peuvent se replonger dans leurs jeux d’enfance, de Tetris à Super Mario. C’est ce qu’on appelle le « retro-gaming », qui compte une grande communauté de fans, dans le monde. Antoine a envoyé ses énormes Game Boy en France, en Europe et même aux États-Unis. « Beaucoup de passionnés aiment le retro-gaming car ça fait partie du patrimoine, de l’histoire. »
Au fil des commandes, Antoine s’est professionnalisé. Il peut désormais pratiquement tout faire dans son atelier. Il a investi dans une machine-outil à commande numérique (CNC), contrôlée par un ordinateur, qui peut créer les formes souhaitées sur une plaque en bois, avec une extrême précision.
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Un bar geek entièrement décoré
En 2018, il rencontre celui qui deviendra son plus gros client. Propriétaire du bar geek Player One, à Paris, il demande à Antoine de réaliser une grande partie de la décoration du lieu. Pendant six ans, Antoine a créé, selon les idées de son client, du mobilier de retrogaming et même une salle « vaisseau spatial ». Dans l’univers des planètes, l’entrepreneur crée toute une mise en scène, pleine de détails. Quand le vaisseau se fait attaquer, les bancs remuent, une lumière rouge s’allume. Au mur, on aperçoit les planètes qui défilent. « Ça m’a pris un an, entre la conception et la réalisation. »
Art et intelligence artificielle
Malheureusement, le bar a fermé définitivement le 2 novembre 2024. La carrière d’Antoine Boss prend un nouveau virage. « C’était mon premier client, celui qui me faisait vivre. C’est un secteur de niche », explique le passionné. Il réfléchit maintenant à l’avenir.
Il aimerait se tourner vers le digital et l’impression 3D. Dans son atelier, on trouve une imprimante 3D. « Ça change la vie ! On peut tout faire, les applications sont infinies. » Antoine a déjà créé quelques tableaux, grâce à l’intelligence artificielle. « Je voudrais vendre les fichiers qui permettent de reproduire ces tableaux, pour les gens qui ont une imprimante 3D. » Un business de plus en plus en vogue.
Le passionné de technologie est à l’image de sa passion : aux ressources inépuisables.
Le travail d’Antoine Boss est à retrouver sur son site : gloupy.com
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