Le tilleul du square Saint-Amour s’est refait la cerise. Si vous êtes passés à proximité de l’arbre centenaire jeudi, vous avez probablement remarqué cet agent municipal haut perché en train de lui tailler les branches. Si le bruit restait mesuré – tronçonneuse électrique oblige -, la vue du long bras mécanique s’élevant à vingt mètres de haut valait le coup d’œil. L’opération de haut vol a permis la réouverture officielle du petit parc bisontin dès ce vendredi matin.
Un petit lifting
Le square Saint-Amour était fermé par sécurité depuis le 12 juillet dernier, après la découverte d’une fissure fragilisant le grand tilleul. D’une tomographie (sorte échographie de l’arbre, que nous vous avions raconté il y a deux semaines ) à une résistographie en passant par des tests de traction… l’office national des forêts (ONF) a depuis mené toute une série d’examens pour identifier le problème à la racine. Ou plutôt au tronc : une cavité s’est formée à l’intérieur de la base du vieil arbre. Pour autant, pas de quoi l’abattre selon les experts des arbres.
« C’est une bonne nouvelle, s’est réjouit Samuel Lelièvre, directeur biodiversité et espaces verts de la Ville. Mais il faut réduire drastiquement le risque et la charge qui pèse sur le tronc. » C’est pourquoi, dès 8h ce jeudi matin, les équipes municipales se sont attelées à couper de nombreuses branches du tilleul pour le réduire en hauteur. Au total, l’arbre qui faisait 24 mètres de haut a perdu près de 8 m.
« Il va pouvoir repousser et on va l’accompagner pour lui redonner une forme plus esthétique », a ajouté Samuel Lelièvre, précisant que des bûcherons viendront retailler le tilleul cet hiver. Bien que sur la fin, le vieil arbre pourra encore vivre quelques dizaines d’années. De nouveaux tests seront effectués tous les deux ans pour surveiller son état.
« Le changement climatique renforce l’incertitude »
La Ville de Besançon rappelle tout de même qu’elle maintient une « vigilance de tous les instants » concernant l’état des arbres. Les équipes municipales ont en mémoire la chute d’un tilleul à Chamars l’été dernier , en plein festival de Grandes Heures Nature. L’accident n’avait fait aucun blessé mais avait conduit la mairie à redoubler de prudence.
« Les événements extrêmes liés au changement climatique renforcent l’incertitude », s’inquiète Samuel Lelièvre. La sécheresse mais aussi les épisodes de vents violents toujours plus forts et imprévisibles affaiblissent les arbres. La semaine dernière, un hêtre fissuré avait déjà subi des travaux d’élagage dans le cimetière des Chaprais. Suite aux vents violents de la nuit du 20 au 21 juillet, de nombreux arbres ont aussi été arrachés dans la forêt de Chailluz, qui a depuis partiellement rouvert au public. Les arbres n’ont pas fini de souffrir.
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